Guerre du gaz: des éléments chiffrés
Article du 19-05-2022 à 14:19 [ Lien vers le Fil Info pour voir les dernières infos ]
Le vice-Premier ministre Russe Alexander Novak a donné des éléments chiffrés concernant le paiement du gaz en roubles.
D'après ces indications, il y a 54 grandes, moyennes et petites entreprises qui ont des contrats avec Gazprom. Je comprends qu'il parle d'entreprises de l'UE, mais ce n'est pas précisé.
Alexander Novak :
"Mais, selon mes informations, environ la moitié de ce nombre ont déjà ouvert des comptes spéciaux dans notre banque autorisée - en devises étrangères et en roubles - afin d'assurer la réception des recettes en devises, la conversion en roubles et le paiement du gaz fourni en roubles »
Alexander Novak précise donc que la moitié des entreprises concernées ont ouvert des comptes en Rouble. Mais les Russes ont déjà coupé le gaz avec la Pologne et la Bulgarie. De plus, les baltes semblent également particulièrement hostiles à la Russie.
D'après Alexander Novak, on saura dans les prochains jours qu'elles sont ceux qui refusent de payer leur gaz en Rouble.
==> Les engrais, l'autre dossier sensible ==>
Ce n'est pas un secret que de dire que la production agricole moderne est très sensible à l'apport d'engrais. Sans engrais, la production agricole mondiale va s'effondrer. Et sur ce dossier, la Russie est en position de force :
- Il faut du gaz pour produire des engrais.
- La Russie est un gros producteur d'engrais.
- L'Union européenne importait de la Russie une part très importante de sa consommation d'engrais.
- Depuis un an, plusieurs usines d'engrais de l'UE ont été fermés de longs mois à cause du prix du gaz.
Cela fait plusieurs mois que la Russie limite les exportations d'engrais. Et ça ne va pas s'arrêter.
Le gouvernement russe vient d'annoncer qu'il va prolonger les quotas d'exportation d'engrais minéraux jusqu'au mois de décembre 2022 au moins.
C'est bien la pénurie d'engrais qui fait craindre une pénurie alimentaire. Bien sûr, le climat va jouer également.
Il n'empêche, l'inde vient de mettre en place une interdiction des exportations de blé. Et ce n'est pas le premier pays à prendre cette décision. Des organismes internationaux commencent à s'alarmer.
De son côté, la Russie annonce des récoltes records années après années depuis 2014 et les premières sanctions occidentales. En cas de pénuries, elle se retrouverait sans doute en excellente position.
En cas de pénurie alimentaire, c'est toute la géopolitique mondiale qui serait bouleversé. La Russie serait alors incontournable.
On aimerait que l'UE, les USA, la France, l'Allemagne s'occupe enfin de ce problème parce que même en France sans engrais les récoltes seront maigres.